dimanche 26 décembre 2010

Les orangers

Avec la rue pour charpente nous avions de quoi mourir
Dans ces rues que l’on arpente quand le ciel vient à rougir
Voilà qu’à l’ombre sinistre d’un quartier en ruine
Entre les persiennes opalines s’offre une maison orpheline

Dans les cris de joie si la chaleur s’en mêle
Mais le plus souvent du sang dedans nos veines
Ca ne suffit pas

A coup de pinceau dans les murs une porte s’est ouverte
Et au milieu des ordures nos corps sont restés inertes
Là, auprès des orangers derrière les vitres cassées
Ici une lézarde est un trait, la mansarde un Monet

Dans les cris de joie si l’ivresse s’en mêle
Mais le plus souvent de la bière dans les veines
Ca ne suffit pas

Autour des rires de fou, quand l’argent change de sacoche
Un couteau et un corps au bout si les doigts se trompent de poche
Drapé d’un silence pesant quand viennent les besoins pressants
Dans un recoin on se terre crispé sur une barre de fer

Dans les cris de joie si l’ivresse s’en mêle
Mais le plus souvent de l’acide dans les veines
Ça ne suffit pas

Ici cela n’a rien d’étrange quand les journées changent de sens
C’est dans le giron de la nuit que la vie pose ses semences
Et sous la flamme des bougies, se cachait un miracle
Alors les traits de nos esprits firent des murettes un spectacle

Dans les cris de joie si l’ivresse s’en mêle
Mais le plus souvent de la peinture sur nos peines
Ça ne suffit pas

Sous la trace d’un burin on a peint la lanterne rouge
Des orangers et des Monet jusqu'à ce que plus rien ne bouge
Et puis chacun son sang mais le cœur unanime
Nous avons mit du vent entre nous et l’orpheline

dans les cris de joie si l’ivresse s’en mêle
et le plus souvent du sang dedans nos veines
on ne s’en fait plus

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