lundi 14 juin 2010

Les allumettes

Je fumerais bien une cigarette
le feu seulement me fait défaut
il faut que j'aille chercher des allumettes
je vais pousser jusqu'au bistrot
j'enfile une veste et mon aimée
et foule sans ciller le pavé
deux petites minutes et c'est réglé
le tabac est juste à côté

jolie danseuse qui s'ignore
soulève devant moi une tempête
de fanfreluches sur un décor
de chute de reins digne d'un esthète
trois rues plus loin elle m'abandonne
à mon doux sort et je m'étonne
d'avoir quitté le quartier
qu'importe je change de tabatier

j'en connais un sur mon chemin
ouvert à tous les azimuts
au tout venant et à toute heure
un petit détour et c'est plié
sitôt passé le coin d'une rue
déboule une bande d'hurluberlus
je me retrouve je ne sais comment
à la super fête du moment

8 heures plus tard un bout d'aurore
vient me chatouiller les prunelles
où je suis bon dieu c'est quoi ce décor
puis je fumerais bien une petite camelle
direction au plus près possible
la prochaine agglomération
le stop c'est un peu pénible
et c'est plus ma génération

le soleil est déjà bien haut
mais les routiers sont sympa
un trente trois tonnes stoppe juste là
m'emmène dans son camion frigo
Morphée débarque sans s'annoncer
et m'en colle une dans les dragées

par la lorgnette de mon réveil
j'entre aperçois le soleil
et m'ébahis c'est quoi ces murs
tout cela n'a rien de familier
les chants les vents d'une autre culture

alors toujours pas de cigarettes
ce pays est un peu spécial
on me propose un truc local
le vent m'emporte en bacchanales
et je parcours toute la planète
Népal, Pérou et Portugal

me voilà de retour dix ans plus tard
elle m'en veut un peu, c'est étrange
ça crie ça gueule que je suis en retard
je sors un peu pour me détendre

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